Tunisie : Polémique autour de la nouvelle Constitution

Tunisie : Polémique autour de la nouvelle Constitution Actualité & Info | Éditions Afrique

Depuis dimanche, la campagne référendaire bat son plein en Tunisie. Les Tunisiens sont donc ainsi tous appelés aux urnes le 25 juillet, cependant le projet de constitution soumis à leur approbation fait débat.

En effet, la date du 25 juillet 2022 a été fixée par le Président Kaïs Saïed pour le déroulement du référendum populaire sur le projet de la constitution de la nouvelle République, plus précisément le texte paru au Journal officiel de la République tunisienne (Jort) en date du vendredi 8 juillet venu, sur décision du Chef de l’Etat, supplanter celui publié au Jort en date du 30 juin dernier.

Toutefois, il s’avère que le texte paru au Journal officiel de la République tunisienne comporte « certaines erreurs qu’il fallait corriger », l‘Instance supérieure indépendante des élections (Isie) garde un silence assourdissant sur ce qui pourrait advenir des conditions dans lesquelles va se dérouler le référendum du 25 juillet prochain.

La problématique de la nouvelle Constitution

Le texte de la nouvelle constitution devrait être le fruit d’un travail collectif d’experts de l’Instance nationale consultative. Mais alors, Le président de la République Kaïs Saïed en a décidé autrement en proposant à ses concitoyens un texte qui semble tout droit sorti de son stylo.

Le président de l’Instance, Sadok Belaïd a affirmé qu’« Il est de notre devoir d’annoncer avec force et sincérité que le texte qui a été publié et soumis à un référendum n’est pas lié à celui que nous avons préparé et soumis au président. La commission se démarque totalement du projet proposé par le président »

« Le texte émis par la présidence de la République porte atteinte à l’identité de la Tunisie et ouvre la voie à une dictature en attribuant tout le pouvoir au président de la République », a-t-il ajouté.

Un texte taillé sur mesure

Les Tunisiens dénoncent un texte taillé sur mesure. Le confère de larges pouvoirs au président, celui-ci disposera du droit de nommer le Premier ministre et les ministres et de les révoquer à sa guise.

« Je ne participerai pas au référendum, tout simplement parce qu’il ne me représente pas. C’est la constitution d’un individu, du Kais Saied. Il ne prendra même pas en compte le texte du comité chargé de rédiger la nouvelle constitution et rédigea sa propre constitution pour pouvoir exercer sa dictature… » déclare Mohsen Saad, enseignant.

Si elle est adoptée, la nouvelle constitution remplacera celle de 2014 et tentera de mettre fin à la crise née de la dissolution par Kais Saied du parlement dominé par le parti Ennahdha.

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