Le Burkina Faso et l’Arabie Saoudite ont signé ce 24 juillet 2022 un mémorandum d’entente relatif à la suspension du paiement d’une partie de la dette burkinabé auprès du fonds saoudien de développement. L’Arabie Saoudite entend par cet acte soutenir le Burkina Faso qui traverse avec difficultés la crise alimentaire et la flambée des prix des matières premières. Rappelons qu’en décembre 2021, le royaume détenait 9.3% de la dette burkinabé.
Partenaire de longue date et entretenant de bonne relation, l’Arabie Saoudite et le Burkina Faso amorcent une autre étape de leur coopération. Face aux différents chocs internationaux notamment la crise sanitaire en 2020, le conflit russo-ukrainien qui a entrainé une crise alimentaire et une hausse des cours des matières premières, l’économie du Burkina Faso a du mal à honorer ses engagements auprès de ses créanciers.
Évolution de la dette publique du Burkina Faso
Le Royaume dans l’optique de permettre au pays de construire une issue à ces différentes crises a suspendu le paiement d’une partie de la dette dont le montant n’a pas été précisé. L’Arabie saoudite est l’un des principaux créanciers du Burkina Faso. En effet, le royaume détenait 9.3% de la dette burkinabé à la fin du quatrième trimestre de l’année 2021, soit 560 milliards de FCFA. Le montant total de la dette du Burkina Faso a été évalué à 6020.7 milliards de FCFA au cours de la même période.
En Mars 2022, le montant de la dette a augmenté de 17.1% relativement à ce montant au cours de la même période en 2021. La dette publique s’élève 9.7 milliards de dollars américains, dont près de 47% détenu par les créanciers internationaux et 53% par les créanciers intérieurs, le pays ayant affecté plus de 328 millions de dollars au remboursement de sa dette. L’action de l’Arabie saoudite apparait comme une bouffée d’air au milieu de toutes ses dettes.
La suspension d’une partie du paiement de la dette, un geste salvateur à l’endroit du Burkina Faso
Cette suspension permettra au pays de financer les secteurs sociaux et la relance de l’activité économique. En marge de ce mémorandum, le Burkina Faso et l’Arabie saoudite ont passé en revue le portefeuille actif des projets et programmes financés par le Fonds Saoudien de développement estimé à 64 milliards de FCFA.
Ce portefeuille contribuera à la phase I de la construction et l’équipement du centre hospitalier régional (CHR) de Manga. En perspective, cet édifice sera transformé en centre hospitalier régional universitaire, le projet de construction de l’aéroport de Donsin, le projet de construction et de bitumage ainsi que le programme saoudien de forages dans les zones à faible taux d’accès à l’eau potable.
Le Burkina Faso dispose d’un nouveau créneau pour mieux appréhender la crise sécuritaire et alimentaire qu’il traverse. Toutefois, le pays devra faire preuve d’innovation et de bonne gouvernance afin de pouvoir appréhender faire valoir ce que lui offre le Royaume d’une part.
D’autre part, il est question pour le gouvernement de choisir les secteurs dans lesquels investir, suivre les recommandations du FMI en limitant les subventions au vu de la dette publique qui touche de haut sommet.
Les défis sont davantage grands avec la flambée des prix du carburant qui se répercute sur les prix des transports et des denrées alimentaires. L’économie mondiale est fortement bouleversée par ce conflit qui ne semblait concerner que deux pays d’Europe.