Le Cameroun connaît depuis plusieurs années déjà une situation de crise dans les régions de l’extrême nord, du nord, du nord-ouest, du sud-ouest et de l’Est dont l’impact s’affirme de plus en plus. Alors que le rétablissement de l’ordre dans ces différentes zones constitue l’épine dorsale des réflexions autour de cette situation, les questions liées à la sécurité alimentaire deviennent oppressantes. En guise de soutien à l’État Camerounais, la banque mondiale a approuvé le 02 Mai 2022 à Washington un crédit d’une valeur de 100 millions de dollars de l’association internationale de développement (AID).
Ce soutien permettra au Cameroun d’accroître sa résilience (capacité de maintenir sa production proche de son potentiel malgré un choc) face aux changements climatiques chez les ménages et producteurs, et de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La cible de ce projet réside dans les zones en crise, il s’agit de « plus de 260 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire et de vulnérabilité ainsi qu’à 159 000 agriculteurs » d’après le communiqué de presse N° : 2022/063/AFW. Le projet vise non seulement à améliorer la productivité, mais aussi à donner l’accès au marché de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage aux différentes cibles.
L’opportunité d’une telle action réside sur plusieurs points. « En effet l’agriculture joue un rôle clé sur le marché du travail au Cameroun et emploie près de 43% de la population active. Mais compte tenu des conditions climatiques actuelles, environ 2 millions de personnes, soit 9% de la population camerounaise, vivent dans des zones frappées par la sécheresse. », Explique Abdoulaye Seck, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun.
Face à l’augmentation du prix des denrées alimentaires sur l’étendue du territoire qui s’observe sur les marchés comme celui de Makary où, le prix du sac de 92 kg de mil, principale denrée de base locale est passé de 20 000 XAF en janvier 2021 à 28 000 XAF en janvier 2022, soit une hausse 29%. Sur les marchés de Goulfey par exemple, le sac de niébé de 60 kg est passé de 30 000 XAF en janvier 2021 à 45 000 XAF en janvier 2022 soit une hausse de 50% selon le Service MINADER KOUSSERI, Janvier 2022 » tel que la présente action contre la faim, cet accompagnement permettra aux différents bénéficiaires de contribuer au renforcement des capacités de production locale.
