Il s’est tenu à Bafoussam (Ouest-Cameroun) un atelier de sensibilisation sur la constitution d’une plateforme des promoteurs des farines locales. La présentation de ce projet a été faite aux producteurs des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest.
Le Cameroun depuis 2020 a investi dans une politique de substitution des importations qui inclut la production locale de certains produits importés. C’est dans ce cadre que sont produites les farines à base de tubercules locaux comme la pomme de terre, le manioc ou encore le plantain.
Les coûts du blé à l’échelle mondiale se sont accrus à cause de la crise russo-ukrainienne (les deux principaux fournisseurs en blé du Cameroun), et la farine produite localement s’est avérée être un moyen de substitution du blé. C’est dans cette perspective qu’une délégation du ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), s’est rendue dans la ville de Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest.
La séance de travail à été présidée par le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine. La rencontre regroupait les promoteurs de farines de l’Ouest et du Nord-Ouest, une délégation des services du Minepat conduite par le Directeur général de la Planification et de l’aménagement du territoire, Zoutene Doufene. C’était une occasion pour les différents acteurs d’échanger sur tous les aspects de ce projet.
Le Directeur Zoutene Doufene, dans son discours de circonstances, stipule « Cette plateforme se veut être un cadre collaboratif visant à assurer un meilleur accompagnement des professionnels de la filière locale de production de farine, tout en leur permettant d’accompagner l’Etat dans la mise en œuvre de la politique visant à réduire la dépendance aux importations de blé et de farine de blé».
Les ateliers inter-régionaux tels que celui-ci se donne pour objectif de procéder à la présentation du projet de statut de la plateforme des promoteurs des farines locales au Cameroun en prélude à tenue de l’assemblée générale constitutive. Ceci conformément à la décision du 19 juin 2017, du Minepat instituant la mise sur pied d’un Groupe de travail interministériel de faire des propositions pour la création d’une plateforme des promoteurs des farines locales. Il est prévu que ces ateliers inter-régionaux se poursuivent à Douala pour les régions du Littoral et du Sud-Ouest et à Garoua pour les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord.
La guerre Russo-Ukraienne malgré ses nombreux dégâts sur le plan économique aura au moins permis de réfléchir à des moyens de substitution locaux afin de se libérer d’une dépendance trop accrue vis-à-vis des puissances étrangères. La mesure visant à utiliser les farines locales permettra également de créer des emploi. Le pays pourra également faire des économies de 18 milliards de FCFA en devises dans le secteur meunier en substituant la farine de blé aux farines de féculent locales. Cette option aurait également des avantages nutritifs. Selon Louis Marie Kakdeu, l’incorporation de la farine de patate, de manioc, ou de plantain permettrait d’enrichir la farine de blé et de lutter contre la malnutrition qui frappe jusqu’à 36% d’enfants au Cameroun.
Source: Éco Matin