Améliorer les conditions de vie tout en préservant la biodiversité e les services écosystémiques générés par le Bassin du Congo ? C’est possible et ça s’appelle l’économie verte. C’est en tout cas, ce en quoi croient les Gabonais qui ont décidé d’agir différemment en matière de changement climatique. Aujourd’hui, le Gabon est l’un des rares pays au monde dont l’économie affiche déjà un bilan carbone négatif. En ce moment, il accueille la Semaine africaine du climat 2022.
Afin de s’assurer de la bonne exécution de ses projets, le Gabon a fait de la protection des zones humides d’importance internationale et la création de parcs nationaux, une priorité. Le pays a prévu de créer 13 parcs nationaux qui couvriront 11% du territoire national et aideront à maintenir sa couverture forestière qui chaque année, absorbe l’équivalent du tiers des émissions dégagées par la France sur la même période.
Sensibiliser, encore et encore
Si aujourd’hui le Gabon est devenu un champion de la protection de l’environnement, c’est parce qu’au cours des dernières années, le pays a fait de la sensibilisation sur les questions climatiques, son mantra. Grâce à ça, il a pu définir une vision pour un Gabon vert et bleu.
Et cette sensibilisation n’est pas uniquement une affaire qui concerne les autorités. Les Gabonais eux-mêmes sont très impliqués dans le développement d’une économie verte et durable. C’est le cas de Marilou Ossawa, pêcheuse et présidente d’une coopérative de vendeurs de poisson fumé. En plus de ses multiples talents, la gabonaise est l’une des championnes locales qui aident à sensibiliser les habitants aux pratiques de pêches éco-responsables et sur l’importance de la préservation du capital naturel du pays pour assurer les moyens de subsistance des communautés.
C’est son amour pour la nature qui a fait naître son engagement pour la sensibilisation à la conservation et aux bonnes pratiques en matière de pêche. La jeune dame explique que son message réside dans l’absolue nécessité de faire comprendre aux uns et aux autres l’importance de la protection de l’environnement, surtout en ces moments de vie chère où les gens pêchent et/ou coupent du bois pour pouvoir survivre et subvenir à leurs besoins. Pour Marilou Ossawa, il faut lutter contre le changement climatique afin de continuer à avoir ces ressources.
Le Gabon passe au vert
Si Marilou peut sensibiliser les autres populations, c’est parce qu’elle même prêche par l’exemple. Pour elle comme pour de nombreux autres membres de la communauté, l’adoption de pratiques de pêche durables et l’amplification des efforts de préservation ont eu un fort impact sur la communauté et ont également permis de transformer la vie des habitants de la région.
Le Gabon est passé au vert grâce notamment au projet d’Appui à la gestion durable des écosystèmes des zones humides critique (PAZH) financé par la Banque mondiale et d’autres initiatives. Ce projet a permis aux communautés de la région de Lambaréné d’assimiler l’importance de la préservation des services écosystémiques et leur impact sur leurs moyens de subsistance et leur avenir.
Des mesures ont été prises afin d’aider les pêcheurs à pêcher de plus gros poissons, mais également à accroître leurs revenus. Par exemple, en interdisant aux pêcheurs d’utiliser de filets monofilament ou d’autres techniques de pêche non-durables et en interdisant la pêche dans certaines zones, il a pu y avoir un renforcement de stock de poissons. Cette initiative a été d’une grande aide pour Marilou et d’autres membres de la coopérative, qui ont reconnu que des efforts perpétuels étaient à fournir de la part de tous.
Créer des richesses pour le pays
Le Gabon est un pays doté d’une biodiversité exceptionnelle. Il abrite une partie de la forêt tropicale du Bassin du Congo et ses forêts profondes et ses zones humides contribuent à la subsistance de milliers de Gabonais, avec la pêche en tant que l’une des principales activités de subsistance.
Afin de soutenir le Gabon dans ses efforts, la Banque mondiale s’est engagée à appuyer le gouvernement pour identifier de nouvelles voies pour une croissance durable et résiliente à travers une série d’études.
Avec la tenue de la semaine africaine du climat, le Gabon a l’occasion de discuter de la manière dont ses vastes ressources bleues et vertes peuvent être davantage exploitées pour générer des richesses pour le Gabon.
La lutte contre le changement climatique va nécessiter le soutien et les efforts continus du gouvernement et du secteur privé, ainsi que de champions communautaires comme Marilou. En 2009, l’écosystème de la région du Bas-Ogooué a été inscrit au patrimoine mondial des zones humides d’importance internationale, en tant que site protégé par la Convention de Ramsar. En continuant ainsi, le Gabon comptera sûrement plus d’une zone protégée.
