Pendant que se tient actuellement la conférence des Nations unies sur les océans à Lisbonne, avec pour thème les moyens de protection de ces écosystèmes, des plongeurs Kenyans, présents au large des côtes du pays près de l’île Wasini, aident à restaurer les récifs coralliens.
Une initiative fructueuse
Le programme de la fondation Reefrangers ou encore les rangers des récifs, est parvenu à planter plus de 8000 coraux par an et a placé près de 800 récifs artificiels. Les structures, faites à base de tuyaux en plastique et de filets en acier de forme pyramidale, sont non seulement bénéfiques pour la pêche mais, elles encouragent également les coraux déplacés à repousser.
À ce propos, Joshua Kiama, chercheur sur les récifs coralliens, a expliqué que faire de la restauration à cet endroit, contribuait à créer des opportunités où le corail prospère de nouveau. « Il attire plus de poissons et cela signifie qu’après un certain temps, il y aura un effet d’entraînement par lequel les pêcheurs de subsistance qui dépendent de ce canal pour leur activité de pêche peuvent bénéficier » a-t-il ajouté.
Afin de montrer toute la nécessité et l’importance de cette initiative, Yatin Patel, un instructeur de plongée a affirmé qu’il y avait tout une zone de près de deux kilomètres et de près de cent mètres de large où des structures ont été mises en place. « Vous pouvez certainement voir la différence, il y a définitivement plus de poissons qui se rassemblent autour. Le corail attire les poissons et petit à petit, les poissons s’y installent. Il est donc certain que le nombre de poissons a augmenté dans cette zone ».
Un projet à encourager
L’initiative est sur la bonne voie, à la suite de l’établissement entre la fondation et la communauté voisine du village de Mkwiro, d’une aire marine gérée localement avec pour buts la restauration des coraux dégradés et le renforcement de la résilience côtière.
Selon la Wildlife Conservation Society, l’expérience a montré que cette méthode de restauration en plus d’être coûteuse, ne garantit pas la survie de tous les coraux transplantés. Ce qui a occasionné la réticence de certains défenseurs de l’environnement quant à la réussite de ce type de restauration des coraux.
Malgré leurs doutes, il vaut mieux avoir un point de départ et opérer avec les coraux sauvés ; ce qui sera toujours préférable à toute la côte détruite.
Le biologiste marin Peter Vodegel a parlé de l’existence de différents types de chalutiers, particulièrement les gros chalutiers commerciaux venant d’Europe ou de Chine et de leur danger pour l’environnement marin. « On peut comparer cela à l’abattage d’une forêt au bulldozer pour essayer d’avoir des cerfs, mais après un certain temps, il n’y aura plus de forêt ni de cerfs. Il en va de même pour la vie marine. Si vous détruisez tout le fond, il n’y aura plus de vie dans le futur. » Ce qui démontre encore de l’importance de cette initiative.
La restauration du corail de l’île Wasini est l’une des nombreuses initiatives qui parsèment l’océan Indien. Elles ont également été lancées à la suite d’une série de graves incidents de blanchiment du corail. Une conséquence notamment des températures extrêmes et l’éblouissement du soleil.