Les pays africains enregistrent des pertes de plusieurs milliards alors que selon un rapport de la banque mondiale, 60% d’africains n’ont toujours pas accès à internet.
L’Afrique perd énormément d’argent à cause de la cybercriminalité : plus de 64 milliards au Ghana.
Les activités cybercriminelles s’effectuant en ligne, aucun pays n’est à l’abri d’une attaque. Selon le National Cyber Security Center, le Ghana a perdu un total de 114.8 millions de dollars à cause de la cybercriminalité en 2019 et 2018[1]. Qu’il s’agisse de l’escroquerie en ligne, paiement mobile, menaces d’attaques d’ampleur, aucun pays n’est à l’abri. Selon une étude publiée par Deloitte en 2021, 40% des entreprises africaines ont enregistré « une augmentation du nombre d’incidents », toutes industries confondues. Le colonel Guelpetchin Ouattara, patron de la lutte contre la cybercriminalité en Côte d’Ivoire, donne une lecture du type d’attaque auquel il fait face : « les agressions des systèmes d’informations purs c’est moins de 5%, tout ce qui concerne l’escroquerie en ligne ou sur les transferts d’argent via mobile, les chantages à la vidéo etc, cest 95% »
Reconsidérer la lutte contre la cybercriminalité en Afrique.
Le Docteur tchadien en économie Succès Masra, lors de la deuxième édition du Cyber Africa Forum mentionne qu’: « Il faut élever la question de cyber sécurité au rang des obligations régalienne de l’État », en mettant en garde contre « la guerre digitale de demain ». A ce sujet, Guelpetchin Ouattara recommande d’appréhender cette notion en tenant compte du contexte Africain. Avec près de 500 millions connectés (selon un rapport d’Interpol), et un large potentiel de croissance pour l’économie numérique, les pertes économiques liées à la cybercriminalité sont conséquentes, de même que la souveraineté digitale des États africains serait menacée.
Il est donc nécessaire tandis que l’on promeut le développement technologique, de mettre sur pied des structures qui auront la charge d’encadrer leur utilisation. En outre, les consommateurs devraient être sensibilisés sur les dangers et les risques inhérents aux différentes technologies. A l’aune de la mise œuvre du projet de libre échange continental africain (ZLECAF), la sécurité des transactions et des informations devraient être considérée prioritaire, pour demeurer crédible afin d’atteindre les objectifs fixés.
La lutte contre la cybercriminalité certes coûte cher, mais constitue également des parts de marché importante. Une étude menée par PwC estime le marché de la cybersécurité à 2.32 milliards de dollars en 2020.
[1] Ghana : plus de 64 milliards de perte à cause de la cybercriminalité, DALE Abraham Sarr, 5 novembre 2020, Afrik.com