Madagascar évalue la contribution de ses 123 aires protégées à son développement économique.

Madagascar évalue la contribution de ses 123 aires protégées à son développement économique. Actualité & Info | Éditions Afrique

La controverse autour de l’apport économique des aires protégées sur l’île de Madagascar a fait l’objet d’une minutieuse étude par la fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM), et Madagascar national Parks (NMP), avec l’appui de la KFW du gouvernement allemand et l’USAID Hay Tao du gouvernement des Etats-Unis. Ces études révèlent l’inestimable « trésor » dont regorge la nature malgache. Les effets de ces aires protégées au delà de leur valeur économique, constitue une véritable assurance pour l’équilibre de l’écosystème et la transition écologique sur l’île.

La fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM) a diligenté une étude avec l’appui et la participation de plusieurs autres organismes nationaux et internationaux. Ce travail s’est soldé par la présentation d’un document de 136 pages, consignant les résultats obtenus au niveau du réseau des aires protégées de Madagascar.

Madagascar: un patrimoine naturel riche et diversifié.

L’île est constituée de 123 sites couvrant 6 223 317 hectares d’écosystèmes terrestre et 1 379 029 hectares d’écosystèmes marins. Ceci constituent le plus grand capital naturel de la sous région. Ce « trésor national inestimable » ne contribuerait pas de façon significative au développement économique de l’île, mais constituerait tout de même une « valeur incommensurable pour le pays et pour le monde ».

Pour davantage cerner la pertinence des résultats de cette étude et la raison d’être de ces aires, une conférence sur le thème  » Nos aires protégées sont vitales pour notre développement  » présentera les résultats de l’étude auprès des principales parties prenantes.

L’ensemble des aires protégées dans leur état actuel participe à la régulation du climat, entretient la biodiversité et conservent les services culturels tels que le tourisme ou encore le divertissement. La valeur économique prenant en compte ces paramètres se situe annuellement entre 3.67 milliards de dollars et 17.27 milliards de dollars (valeur médiane de 7.74 milliards de dollars).

De ce montant, 2,19 à 14,64 milliards de dollars (médiane 6,25 milliards de dollars) pourraient être destinés à la régulation du climat. De plus, le pays peut gagner jusqu’à 47 millions de dollars par an à travers le programme national REDD plus et recevoir entre 52 et 60 millions de dollars pour la conservation de la biodiversité, soit environ 2 à 4 % du bénéfice global.

La finance verte: une notion mal connue mais pourtant très importante.

La contribution des aires protégées au développement du économique du pays est avérée. l’étude menée permet de tracer la trajectoire de la transition économique qui est actuellement la préoccupation de la plupart des économies mondiales. La FAPBM croit fortement en ce que plus rapidement que cela ne peut s’observer actuellement, l’île peut s’ériger au rang d’économie verte. La fondation est prête a durablement investir dans ce projet d’autant plus qu’elle est un fonds fiduciaire qui constitue un mécanisme innovant de financement des aires protégées à Madagascar.

La fondation fait ses preuves depuis 15 ans déjà et a su se positionner comme plaque tournante en matière de financement durable de projet à Madagascar. Les revenus que génèrent son capital lui permettent de financer durablement la biodiversité et les aires protégées. Les prouesse de la fondation ont déjà participé au financement de 36 aires protégées sur une superficie totale de 3 512 251ha. Ceci a permis la conservation de 500 espèces de faune et de flore dont la plupart sont endémiques à Madagascar et figurant sur la liste rouge de l‘Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Une enveloppe d’urgence a également été mise à disposition par le FAPBM pour le compte de cinq projets. Cette enveloppe a permis de répondre promptement aux problèmes menaçant la pérennité de certaines zones biologiques. il s’agit notamment d’Analalava, d’Antrema, de Befotaka Midongy, de Nosivolo et de Tsaratanana. Le taux de déforestation croissant dans le pays interpelle à davantage d’action de ce type dans le but de préserver notre environnement.

Les question d’écologie et d’économie verte ont longtemps été ignorées, conduisant le monde dans l’étouffement. La pollution que subit la terre aujourd’hui est du ressort de l’action de l’Homme, n’ayant pris aucune mesure dans le cadre de l’implémentation de sa politique de développement. L’Afrique bien qu’étant touché par les impacts négatifs du développement des pays dits du Nord peut encore rectifier le tir.

En effet, au même titre que Madagascar, les autres pays africains devraient faire un audit objectif de leur patrimoine naturel afin d’ en analyser les impacts tant sur le plan économique qu’écologique. Les concepts d’économie et de finance vertes doivent faire partir intégrante du discours des différents leaders d’opinions afin d’éviter les revers de l’industrialisation accrue que subit la plupart des pays occidentaux aujourd’hui.

L’Union africaine à l’image des autres organismes d’intégration régionale doit jouer son rôle de gardien des intérêts de l’Afrique en multipliant des initiatives concrètes dans le but de construire une Afrique sainement développée.

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