Le drame aurait eu lors d’un voyage scolaire en mars à Dubaï, à l’occasion des World School Games, une compétition annuelle à laquelle participent des écoles du monde entier. Chrisland y a emmené 76 élèves pour les représenter.
Bien qu’une vidéo attestant des faits circulera pendant des semaines parmi les parents et les enfants de l’école depuis mars, elle ne sera rendue publique que la semaine dernière, lorsqu’Ubi Franklin, un ami du père de la jeune fille, va relater les faits sur Twitter.
Lors d’une interview avec le journal The Guardian, la mère de la jeune victime a raconté comment été informée de l’incident qu’après que quelqu’un l’ait contactée : « Un parent m’a appelée et m’a dit qu’elle avait besoin de me voir de toute urgence. Je suis allée chez elle et elle m’a dit que quelque chose était en train de se produire à l’école de mon enfant et qu’elle pensait que je n’étais pas au courant. La femme m’a montré la vidéo et m’a dit que tous les parents étaient au courant. »
Réaction des autorités
Le plus choquant dans ce drame reste sûrement la réaction de l’école qui sanctionnera la jeune fille qui écopera d’une suspension pour « comportement inapproprié », arguant qu’elle avait participé à jeu d’Action ou Vérité après l’heure du couvre-feu lors de ce voyage à Dubaï.
Une réaction qui nous pousse non seulement à nous interroger sur la façon dont sont gérés et traités les cas d’abus sexuels et la tendance systématique qu’on nos sociétés à blâmer les victimes. Quand des écoles telles que Chrisland se targuant d’être l’une des meilleures du pays, chargée de l’éducation des générations futures cautionne le viol d’une jeune fille quelles questions pouvons-nous nous poser quand aux valeurs inculquées à nos enfants? Sans parler de la sécurité de ceux-ci.
Sachant de plus que ce n’est pas la première fois que Chrisland est sous les projecteurs dans un cas d’agression sexuelle. Déjà en 2018 un professeur de l’école âgé de 46 ans avait été condamné pour des faits de viols sur une élève.
De nombreux internautes ont rapidement réagi à la décision de l’école de suspendre la jeune fille, ajoutant qu’il s’agissait d’un échec dans la surveillance adéquate des étudiants à l’étranger.
La réaction à saluer cependant est celle de L’État de Lagos qui a procédé à la fermeture de toutes les succursales de l’école dans l’État le lundi 18 avril, déclarant dans un communiqué : « L’attention du gouvernement de l’État de Lagos a été attirée sur l’affaire de violence sexuelle présumée impliquant des étudiants de l’école Chrisland. Il est pertinent de noter que toutes les allégations font l’objet d’une enquête par les ministères, départements et agences concernés… ».
Une réaction à saluer mais tout de même exceptionnellement et inhabituellement rapide de la part des autorités nigérianes qui se sont probablement senties sous pression à cause du tollé provoqué par cette affaire sur les réseaux sociaux. Toutes les parties concernées ont été invitées à une réunion au ministère de l’Éducation de Lagos le mercredi 20 avril.
Une mise en garde contre la distribution de la vidéo a aussi été faite par les autorités celle-ci constituant de la pornographie infantile.