Le poste de premier ministre de Somalie n’est plus vacant. En effet, l’ancien président de la commission électorale de l’état de Jubbaland, le dénommé Hamza Abdi Barre, a été nommé à la tête du gouvernement par le chef de l’Etat.
Après avoir servi le pays lors de son premier mandat de 2012 à 2017, Mohamud a remporté la présidence pour la deuxième fois en mai. Une réélection qui avait longtemps été retardée et qui s’est déroulée sur fond de la pire sécheresse depuis 40 ans et d’une rébellion armée sanglante. Ce nouveau mandat marquait donc la naissance d’un nouveau gouvernement dont le poste principal devait être occupé.
Le choix de l’expérience
Seulement six jours après son investiture, tenue à Mogadiscio en présence de plusieurs chefs d’états régionaux, le président somalien faisait l’annonce sur son choix pour le poste de premier ministre.
Mercredi, le chef d’Etat somalien Hassan Sheikh Mohamud, en direct de la télévision d’État, a énoncé en quelques lignes, ses attentes vis-à-vis du nouvel élu. « Je demande au parlement de l’approuver dès que possible. Je demande au premier ministre de s’acquitter des tâches qui lui incombent comme la lutte contre l’insécurité, la sécheresse, le changement climatique et les bonnes relations avec tous les pays », a-t-il déclaré.
Plus tard, il a confié aux journalistes avoir pris cette décision après reconnaissance des connaissances, de l’expérience et des capacités de Hamza.
De la joie dans un climat instable
Il est important de noter que ce nouveau gouvernement somalien, caractérisé par la nomination de Barre, ne s’est pas fait dans un climat pacifique. En effet, avant cette nomination, existait un désaccord amer entre l’ancien président Mohamed Abdullahi Mohamed, et l’ancien Premier ministre Mohamed Hussein Roble. Après les tentatives de l’ancien président de prolonger sa présidence, les forces de sécurité se sont divisées en deux camps soutenant l’un ou l’autre des hommes.
L’une des conséquences de cette rivalité au sein du pays, a été le déclenchement des fusillades entre les organes de sécurité. Lesquelles ont entraîné leur détournement de la lutte contre les combattants d’Al-Shabab liés à Al-Qaïda. Ces combattants ont pris le contrôle de larges pans du pays et leurs attaques ont tué des dizaines de milliers de personnes.
Outre la lutte contre l’insécurité, cette crise politique a fait de l’ombre à l’urgence humanitaire croissante dans le pays. La crise a détourné l’attention sur une situation grave qui a déjà forcé plus de six millions de somaliens à dépendre de l’aide alimentaire.
L’ancien premier ministre M. Roble, s’est exprimé sur la nomination de Barre, dans un commentaire qui relayé par le compte Twitter de la radio d’Etat. « Je félicite le nouveau Premier ministre Hamza Abdi Barre et lui souhaite de réussir » disait-il.
Barre, l’homme de la situation ?
Avant sa nomination officielle en décembre, le nom de Barre avait déjà largement été entendu. Aujourd’hui premier ministre de la Somalie, il été élu en tant que législateur à Kismayo, la capitale commerciale du Jubbaland. C’était lors d’un processus d’élections parlementaires chaotique et longtemps retardé.
Son parcours politique ne saurait être comparé à un casier vierge. Avant d’être nommé à la tête du gouvernement, il a occupé plusieurs fonctions publiques et politiques. De 2011 à 2017, il a été secrétaire général du Parti pour la Paix et le Développement (PDP), parti précurseur de l’Union pour la Paix et le Développement (UDP) aujourd’hui dirigée par l’actuel président Mohamud.
Après sa nomination, le nouveau Premier ministre Barre a tenu à s’exprimer à la presse en déclarant : « Je remercie Dieu d’avoir permis à la Somalie d’organiser une élection équitable après une période d’une telle incertitude ». Il n’a pas seulement évoqué le contexte des élections, notant bien être conscient des attentes du président et du peuple en disant : « Je vous assure que je travaillerai jour et nuit, et que je réunirai le meilleur cabinet possible ».