Le Cameroun s’est doté depuis quelques années déjà d’une structure centrée sur la PME; il s’agir des centres agrées de gestion. Le Centre de Gestion Agréé (CGA CoPME) a été créé en 2016 afin d’accompagner les PME et les aider au développement dans le domaine de la gestion. Six ans après sa création, ce centre affiche de bons chiffres mais pour les experts, il pourrait mieux faire, surtout s’il réussissait à franchir les obstacles qui l’empêchent d’atteindre son plein potentiel.
En effet, entre 2020 et 2021, le CGA CoPME a réussi à sécuriser 381 millions de FCFA pour le compte de la Direction générale des impôts (DGI) du Cameroun et 6 millions FCFA au titre des prestations sociales reversées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).
Les derniers rapports annonçaient 343 entreprises adhérentes, dont 67 qui ont migré de l’impôt libératoire au régime réel simplifié de 2020 à 2021. Lors de la dernière assemblée générale mixte de l’organe, tenue à Yaoundé, les chiffres ont montré qu’en réalité, il s’agissait de 845 entreprises adhérentes, dont 34 entreprises incubées et 501 personnes formées dans ces centres.
De plutôt bons chiffres, mais si l’on considère que la structure pourrait faire mieux, alors il ne s’agit là que de chiffres moyens. Et pour cause, les experts accusent plusieurs facteurs se mettant entre le CGA CoPME et ses objectifs.
La performance des centres de Gestion Agréé : L’opinion de Valère Nkollo
Valère Nkollo, inspecteur principal des impôts et expert en la matière, a dénoncé plusieurs freins au bon fonctionnement du centre depuis sa création il y a 6 ans.
D’après lui, la première difficulté rencontrée par le centre est au niveau des contribuables qui rechignent à payer l’impôt, surtout au vu de la rude concurrence qui existe en termes de structures de recouvrements. Notamment les mairies qui ne favorisent pas une bonne relation de confiance entre les entreprises et le centre.
Un autre facteur important concerne le refus de formation de la part des contribuables qui est pourtant l’une des principales missions du centre. Sans oublier le retard de paiement des membres noté par le conseil de surveillance, ainsi que le manque de volonté dont ils font preuve, à se conformer aux procédures du centre.
Valère Nkollo a déploré le manque de communication entre gestionnaires et adhérents, qui s’ajoute à l’absence de reporting des gestionnaires de portefeuille et des difficultés d’arbitrage. Selon lui, le transfert des compétences n’est pas non plus assuré, dans la mesure où une rétention de l’information et des compétences est observée au niveau des gestionnaires.
Comme solution proposée par l’expert, il a parlé de la nécessité de créer une réelle connexion entre le centre et la DGI. Nous ne pouvons qu’espérer que ces avis d’experts ne tombent pas dans les oreilles de sourds et que les autorités concernées sachent en faire bon usage.