L’État du Cameroun et le Fonds européen de développement financent ensemble un projet de construction d’une unité de production de semence fourragère, d’un magasin de stockage de céréales et d’une piste agricole longue de 15km.
Ces différents projets seront développés dans le Nord Cameroun, une zone dont le potentiel dans les secteurs sujets de cette collaboration est avéré. Alors que la crise entre la Russie et l’Ukraine a porté un grand coup à l’économie camerounaise, cette initiative permettra de renforcer l’autosuffisance alimentaire dans cette zone victime de précarité et des aléas climatiques.
Une initiative au profit de trois localités
Le projet financé par les deux parties mentionnées est piloté par le programme national de développement participatif (PNDP). Il est question de la mise en œuvre de trois micro-projets dans trois communes de cette région.
Nous comptons parmi les bénéficiaires la commune Pitoa dans le département de la Bénoué. Le projet permettra d’y effectuer des travaux de réhabilitation de sa piste agricole Badjouma Carrefour-Badjouma centre-Carrefour bé. Longue de 15 kilomètres, la réhabilitation de cette piste agricole va également inclure la construction des ouvrages d’assainissement. Le coût des travaux s’élèvent à 269 millions de Francs reparti entre le PNDP et l’État du Cameroun 225,7 millions de F par le PNDP dans le cadre du FED, et de 43,4 millions de F par l’État du Cameroun à travers le Budget d’investissement public.
La commune d’arrondissement de Garoua 3ème bénéficiera de la construction d’un magasin de stockage et un hangar, pour sécuriser et mettre en culture des parcelles de production des semences de fourragères (sorgho, stilozantes, baccharia). Ces travaux vont coûter un peu plus de 40 millions de F, soit 33,6 millions pour le PNDP et 6,4 millions pour l’État.
Le dernier bénéficiaire dans le cadre de cette collaboration est la commune d’arrondissement de Garoua 2ème, qui se verra assurer la construction d’un magasin de stockage de céréales d’une capacité de 300 m3, d’une aire de séchage et de latrine. Les travaux ici vont coûter 24,7 millions de F, soit un montant de 20,7 millions de F supporté par le PNDP, et 3,9 millions de F par l’État du Cameroun.
La collaboration entre le FED et l’État camerounais offrent de belles perspectives
Le délai d’exécution de ces travaux est l’exercice 2022 et comme on peut le constater, le financement est octroyé pour des projets agricoles. Les retombées sont de plusieurs ordres à savoir économiques, sociales et environnementales.
Le projet va booster la capacité de production de la zone et les infrastructures permettront une réduction des coûts de transport, le ravitaillement en produit agricole dans toute cette zone. Notons également l’accroissement de la production agricole, animale, la densification des échanges commerciaux et l’amélioration de la qualité des produits.
Par ailleurs, ce projet permettra de fournir un emploi aux femmes et aux jeunes de la localité.
Face à la crise alimentaire, cette initiative est un catalyseur de la résilience dans les zones fragilisées tels que le Nord sujet à la sécheresse et à la précarité.