Le Kenya amorce la phase des législatives et des sénatoriales dans un contexte marqué par l’insatisfaction de l’opposition. Pour cette autre chasse aux sièges, Ruto et Odinga vont encore chacun à sa manière prouver essayer de convaincre la majorité.
William Ruto s’est adressé aux membres de sa coalition pour leur assurer qu’il détenait la majorité de l’assemblée nationale et du sénat. Ruto se base sur les chiffres de son camp qui a remporté le poste de président des deux chambres.
Kenya: Encore une bataille
C’est une nouvelle guerre qui s’annonce entre le Kenya Kwanza du président William Ruto et la coalition Azimio la Umoja-One Kenya de Raila.
Il y a une semaine, Moses Wetangula du Kenya Kwanza remportait la course à la présidence de l’assemblée nationale contre son adversaire de la Umoja-One Kenya, Kenneth Marende. S’agissant de la tête du sénat, le parti de Raila n’a pas participé au scrutin après avoir évoqué une fraude durant le processus électoral.
Quant à Martha Karua, la colistière de Raila lors du scrutin présidentiel d’août dernier, maintient que sa coalition est le parti majoritaire et ce qui lui octroie le mérite de diriger les affaires de la Chambre.
Répondant aux déclarations de Mme Karua, Kalonzo Musyoka, un autre leader de la coalition, a dit qu’afin d’éviter tout doute, le parti de la coalition AZIMIO-OKA est légalement et légitimement la coalition majoritaire à l’Assemblée nationale.
Un retournement de situation
Sur un total de 349 élus qui constituent la Chambre, 12 législateurs ont le statut d’indépendants. D’après les résultats du scrutin du 9 août dernier, c’était la coalition de Odinga qui détenait une petite majorité avec ses 173 sièges contre celle de Ruto qui ne disposait que de 164.
Seulement, suite à la victoire aux présidentielles de Ruto, les législateurs des partis affiliés à Azimio, notamment UDM, PAA, MCC et MDG, ont abandonné le Kenya Kwanza et signé un accord post-électoral.
La conséquence de ces abandons a été aussitôt visible dans la Chambre qui a subi un certain retournement de situation. En effet, malgré que l’accord signé ne soit pas juridiquement contraignant, le camp de Ruto compte dorénavant 175 membres contre 162 pour le camp Odinga. Pour rappel, selon la loi sur les partis politiques de 2011, un parti politique ne peut conclure un nouvel accord de coalition qu’après être sorti officiellement d’un accord existant.
Un nouveau test pour Wetangula
Au vu de la situation, la seule solution est de décider de qui a effectivement la majorité. Et ce rôle revient à Wetangula en tant que président de l’assemblée nationale.
Sauf que, Wetangula faisant partie de la coalition de Ruto, il va de soi que des interrogations surviennent quant à sa capacité à être totalement impartial. Après avoir rencontré les deux leaders politiques, Wetangula a assuré qu’il était un juge impartial et qu’en tant que tel, il arbitrera la question de manière équitable et donnera des directives sur la question.
Selon l’analyste politique Brian Wanyama, il s’agit là d’un test pour Wetangula en tant que chef de l’armée législative. Tous les yeux sont rivés sur lui car, il aura l’opportunité de montrer ses compétences et ses capacités à prendre des décisions sur des questions aussi délicates et importantes pour la nation.
Au cœur de cette lutte entre les deux coalitions repose le contrôle des affaires parlementaires du Kenya. Élément crucial dans la vie d’un pays, c’est ce Parlement qui façonne les politiques et les décisions critiques qui affectent les citoyens kenyans concernant les questions d’économie, de santé, d’éducation, de commerce, entre autres.