L’euro connait une baisse jamais enregistrée depuis 2002 : un euro est à 0.02 près égal au dollar. La crise entre la Russie et l’Ukraine est le principal déclencheur de la chute vertigineuse de la monnaie de l’union européenne. Les conséquences sont perceptibles sur le niveau de vie interne et sur le commerce extérieur. Les pays de la zone Franc sont également impactés par la baisse du cours de l’euro, ce qui entraine de grave conséquence sur leur économie. Cette catastrophe semble prémonitoire d’une récession économique mondiale.
L’euro est tombé à son plus bas niveau depuis vingt années. Il a perdu près de 16.5% de sa valeur, sur le marché 1 euro vaut 1.02 dollar américain. La base de cette baisse réside dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. En réponse aux sanctions de l’union européenne, la Russie, troisième producteur et exportateur mondial de pétrole a cessé de fournir les pays de l’union, ce qui a entrainé une flambée des prix de l’énergie.
Les mesures prises par les gouvernements pour alléger les effets sur la population sont couteuses. Ceci est encore exacerbé par la reprise des activités de transport qui avaient été réduit au strict minimum pendant la période de COVID-19. Par ailleurs, les rendements du Trésor américain sont supérieurs à ceux de la dette européenne, ce qui encourage les investisseurs à choisir le dollar à l’euro.
Le marché semble inquiet de la situation de l’union européenne marquée par la dépendance énergétique du continent vis-à-vis de la Russie, l’inflation à deux chiffres dans certains pays, achats de pétrole qui doivent être libellés en dollars, d’autant que la banque européenne n’a pas augmenté son taux directeur contrairement à la réserve fédérale.
La zone Franc est directement concernée par la chute de l’euro.
Les conséquences de cette chute sont perceptibles au sein des économies de la zone franc qui ont une parité fixe avec l’euro et dont les réserves de changes sont stockées au Trésor français. Ces conséquences ne sont pas toutes négatives au vu de certain principe économique mais dans l’ensemble et relativement à la structure des économies africaines, le peu d’avantages se fait absorber par la montagne d’inconvénients.
La dévaluation d’une monnaie entraine une relance des exportations. Ce qui signifie que vendre en dollar permettra de faire rentrer plus de devise du fait que la monnaie de change a désormais plus de valeur que la monnaie locale, le prix a l’exportation est bas ce qui rend le pays compétitif. Or la plupart des économies de la zone franc sont tournés vers les importations, qui du fait de cette dépréciation de l’euro coûteront plus chère.
Notons que sur le marché international, la plupart des échanges sont facturés en dollar, ce qui met dans l’inconfort les échanges avec les pays de la zone euro et de la zone franc. Pour le cas de l’euro, la perte de valeur est étroitement liée à l’inflation qui est à son plus haut à savoir 8.6%, ce qui entraine une perte de confiance des investisseurs et des contractions sur le marché.
La chute de l’Euro : vers une récession africaine et mondiale ?
Cette récession en zone euro porte le sceau d’une crise mondiale. Alors que le Yuan chinois a toujours réussi à échapper aux prédictions économiques, il n’en demeure pas moins que l’on risque observer la baisse de production couplée avec l’inflation et le chômage (la stagflation). Le cours de la monnaie chinoise toujours plus bas que l’euro et le dollar donnera tout de même à cette dernière de poursuivre les échanges avec les autres pays.
Les pays de la zone franc se retrouve dans une situation que les prévisions n’avaient pas intégrée. Déjà frappé par la crise, les budgets des États ont subi des aménagements conséquents dans le but de réduire les impacts du conflit sur les économies. Du prix des denrées alimentaires de base au prix des hydrocarbures, l’inflation se fait de plus en plus présente, et la population commence à le ressentir.
La chute de l’euro inquiète les importations africaines du fait que ces dernières entraineront une hausse de prix en interne. Les politiques monétaires actuelles semblent pieds et mains liés alors que la déchéance s’accentue. La parité fixe entre l’euro et le franc CFA rend inerte les actions à entreprendre par les banques centrales de la zone franc.
La question du Franc CFA apparait encore comme une urgence au vu du contexte économique actuel, les dirigeants africains interpellés à prendre des mesures pour limiter à plusieurs égards que l’euro entrainent les économies africaines dans sa chute. Jusqu’ici, la seule porte de sortie semble être la fin de la guerre, ce qui est peu probable.
La RCA n’a pas attendu que cette situation arrive avant de trouver des alternatives au FCFA. Le pays s’est tourné vers le bitcoin, une monnaie qui n’est soumise à aucune règlementation, ni dirigé par une banque centrale. La Côte d’Ivoire également s’y intéresse au vu de l’attention qu’elle a accordé au PDG de Binance. L’urgence est réelle et des mesures drastiques doivent être prises pour en sortir plus ou moins indemne.