Madagascar bénéficie d’un appui conséquent de la part de l’agence internationale de développement. L’enveloppe mise à disposition va servir à renforcer la résilience alimentaire et nutritionnelle sur l’île (AID). Le secteur agricole est un des axes stratégiques de la mise en œuvre de ce plan de renforcement, qui permettra à plusieurs millions de malgache de retrouver une situation alimentaire normale. Les autorités publiques sont appelées à mettre en œuvre de façon responsable et transparente les orientations favorables à la stabilisation de l’économie du pays.
Le financement du projet de résilience des systèmes alimentaires de Madagascar (PRSA) s’élève à 158.1 millions de dollars. L’accord a été signé entre l’AIDE de la banque mondiale représentée par son Directeur de l’intégration régionale Afrique en la personne de Boutheina Guermazi et le gouvernement malgache représenté par Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des finances.
Une économie rongée par la pandémie et le conflit russo-ukrainien
L’économie du pays subit depuis 2020, les effets de crises internationales. La pandémie à Covid-19 a causé un ralentissement de l’activité économique, une hémorragie des fonds publics et aides, plongeant les populations dans le besoin. A peine le sentier dans la reconstruction amorcée, le pays est une fois de plus frappé par un évènement extérieur à savoir la guerre entre la Russie et l’Ukraine, dont les conséquences touchent les prix des produits/matières de premières nécessités tels que les céréales, les engrais et les hydrocarbures.
En mars 2022, 6.3 millions de malgaches étaient en situation d’insuffisance alimentaire. Actuellement, il s’agit de près 7.7 millions de malgaches qui se retrouve dans cet état, et si rien n’est fait la situation ira en s’empirant.
Les objectifs du projet de résilience des systèmes alimentaires de Madagascar (PRSA)
Le projet mis en place par le gouvernement et financé par l’agence internationale de développement permettra au pays d’accroître de booster l’autosuffisance alimentaire et ainsi accroître sa résilience face aux chocs externes. L’axe autour duquel gravite cette stratégie est l’agriculture inclusive. En effet, un accent dans le cadre de ce projet est mis sur la gestion communautaire des ressources naturelles.
Les petits exploitants, les acteurs ruraux et les producteurs locaux seront intégrés dans la chaine de valeur agricole. Plus de six cent mille personnes bénéficieront de cet appui. Il s’agit notamment de cent vingt mille femmes des zones Analamanga, Vaki-nakaratra, Itasy, Antsinanana, Analanjirofo, Atsimo Antsinanana, Vatovavy, Fitovinany, Anosy, Diana, Sava, Boeny et Betsiboka qui ont été plus affectées par les derniers cyclones.
Le ministère de l’agriculture et de l’élevage s’approprie le PRSA
Le ministère de l’agriculture et de l’élevage a bien accueilli cette nouvelle qui cadre avec ses objectifs. Ce financement permettra une transformation de l’économie agricole qui pourra contribuer à 35% du PIB national. Harifidy Ramilison déclare : « Notre appropriation nationale se traduit en Plan Emergence Madagascar. Nos démarches sont guidées par les engagements du Président de la République pour l’autosuffisance alimentaire, la gestion durable de nos ressources naturelles et l’industrialisation de Madagascar ».
Le plan qui a été finalement adopté s’est établi après que des sessions de travail au sujet de l’avenir économique du pays aient été mises sur la table des débats. La première qui a rassemblé plus de sept cents personnes s’est tenue il y’a de cela un an portait sur les actions et solutions innovantes en matière alimentaire. La seconde a été programmée en vue de la formulation de la feuille de route à l’horizon 2030, présenté par Madagascar au Sommet mondial des Nations Unies sur les Systèmes alimentaires de septembre dernier.
« La feuille de route nationale de Madagascar en matière de systèmes alimentaires est un document de référence au sein du gouvernement et pour toutes les parties prenantes dans les efforts pour modifier radicalement nos systèmes alimentaires et progresser dans la réalisation des objectifs de développement durable », déclare le ministre de l’agriculture et de l’élevage.
Une gouvernance responsable pour des résultats certains
Le Secrétariat des Nations unies a interpellé le pays à une action citoyenne collective pour modifier radicalement la façon dont le pays produit, traite et consomme ses aliments. Il est important de construire à cet effet un environnement dans lequel les différents acteurs pourront agir avec confiance, responsabilité et patriotisme afin de récolter les effets escomptés.
Le pays conscient de ses challenges, s’est engagé sur la voie de la concrétisation. Lors de la Conférence nationale sur l’autosuffisance alimentaire, organisé au CCI Ivato le mois dernier, les différentes propositions ont été prises en compte, signe du caractère inclusif de ce plan salvateur pour l’avenir de l’île.
Les transformations structurelles que souhaitent mener Madagascar est importante dans la mesure où, il n’existe aucun répit sur la scène internationale. En effet, les deux dernières années ont prouvé au monde que la stabilité est un idéal qui se bâtit au moyen de l’anticipation. Au sortir du conflit russo-ukrainien, nul ne saurait quelle autre catastrophe s’abattra sur le monde.
C’est pourquoi des mesures doivent être prises en amont des domaines clés tels que l’alimentation, la sécurité et l’énergie entre autres. A l’image de l’île, les autres pays africains ont le devoir de rafistoler leur tissu économique afin qu’il puisse résister au choc extérieur. La promotion de la recherche et de la technologie sont des facteurs clés du développement d’un environnement propice à la croissance.