Le département d’État américain a annoncé jeudi avoir approuvé la vente de 24 hélicoptères Bell AH1Z Viper et d’équipements connexes au Nigeria d’une valeur de 997 millions de dollars. Le Congrès américain a selon ses membres reporté la vente des préoccupations concernant l’obligation d’Abuja de protéger les civils dans les zones où les groupes armés sont actifs.
La vente a eu lieu après une visite d’Antony Blinken à Abuja en novembre, au cours de laquelle il a fait état de ses “inquiétudes quant au respect des droits de l’homme” au Nigeria. Il avait tout de même précisé lors des échanges qu’il considérait le Nigeria comme un partenaire dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme islamique en Afrique de l’Ouest et au Sahel. « Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », a déclaré le ministère au Congrès américain.
Bavures policières
Les forces de sécurité Nigérianes font l’objet depuis de nombreuses d’accusations de violations des droits de l’homme dans leurs opérations, le personnel accusé n’étant quasiment jamais inculpé. En octobre 2020, les troupes ont tiré sur des manifestants dans le centre économique du pays, tandis qu’ils prostestaient contre les atrocités policières, et auraient tués 11 personnes et bien d’autres, selon un groupe d’experts.
Lors d’une visite en novembre 2021, Antony Blinken a déclaré que les États-Unis attendaient avec impatience de voir les résultats complets de l’enquête et qu’ils décideraient des ventes d’armes au Nigeria en fonction, notamment, des conclusions et de l’obligation de rendre des comptes aux responsables.
Gangs armés
Le Nigeria est également confronté à la menace croissante d’une collaboration entre des groupes armés et des rebelles militants dans le nord-ouest troublé du pays pour déstabiliser davantage des zones déjà instables.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 206 millions d’habitants, est en proie à la violence dans le nord et une alliance entre les deux groupes pourrait aggraver la crise, estiment les analystes.