Le président angolais Joao Lourenço a annoncé mercredi un accord de cessez-le-feu entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, à l’issue d’un sommet qu’il organisait à Luanda.
Un cessez-le-feu a été décidé, mercredi, au terme d’un sommet entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, dans la capitale angolaise Luanda, a annoncé le président angolais, Joao Lourenço, désigné médiateur des pourparlers entre les deux parties par l’Union Africaine.
« Je suis heureux d’annoncer que nous avons fait des progrès, puisque nous avons convenu d’un cessez-le-feu, entre autres mesures », a annoncé le chef de l’Etat angolais lors d’une conférence de presse marquant la fin du sommet.
Cependant, Kinshasa et Kigali, eux, parlent plutôt de l’adoption d’une « feuille de route » en vue d’une « désescalade », alors que les tensions entre les deux pays sont remontées ces derniers mois.
Un accord de cessez-le-feu ou une « désescalade des hostilités » ?
Plus tôt, Kinshasa avait annoncé que les dirigeants de ces deux pays des Grands Lacs avaient convenu d’un « processus de désescalade ». Une « feuille de route » censée atteindre cet objectif « stipule une volonté de normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali » et prévoit « la cessation immédiate des hostilités », ainsi que « le retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC », avait précisé la présidence congolaise sur Twitter.
La télévision publique rwandaise, quant à elle a confirmé « l’adoption d’une feuille de route pour la désescalade des hostilités ». Selon ce média, il a été convenu que la question du M23 « serait traitée au niveau national dans le cadre du processus de Nairobi », un cadre de discussions avec les groupes armés actifs en RDC initié par Félix Tshisekedi et facilité par le Kenya pour négocier la paix.
Notons que le Mouvement du 23 mars (M23) est une ancienne rébellion à dominante tutsi dont la résurgence à la fin de 2021 dans l’Est congolais a provoqué un regain de tensions entre la RDC et son voisin rwandais. Kinshasa accuse Kigali de soutenir ces rebelles, ce que le Rwanda dément.
« Restaurer la confiance »
Le président congolais rappelle que, l’objectif de cette rencontre entre les trois présidents est « d’aider à restaurer la confiance entre les deux pays voisins ». Par ailleurs, la « feuille de route » évoquée à l’issue des discussions sera « axée sur la relance de la commission mixte République démocratique du Congo-Rwanda qui ne s’était plus réunie depuis plusieurs années », indique encore la présidence congolaise. Selon elle, « cette commission va tenir sa première rencontre le 12 juillet prochain à Luanda ».