Alors qu’au Togo on s’apprête à reprendre les chemins de l’école le 26 septembre prochain, trois enseignants et cinq élèves risquent de manquer à l’appel. Ils ont été arrêtés en avril dernier et n’ont pas été jugés depuis lors. Le mouvement Martin Luther King a lancé un appel au gouvernement pour demander leur libération.
Les trois enseignants membres du Syndicat des Enseignants du Togo (SET) et les cinq élèves sont toujours en détention. Le mouvement Martin Luther King a plaidé en leur faveur en expliquant que leur place n’est pas en prison.
Un appel à la clémence
Cela fait maintenant cinq mois que des enseignants ont été arrêtés pour avoir fait un appel à la grève en vue de l’amélioration de leurs conditions de travail, et que des élèves croupissent en prison pour être sortis de leurs classes, exigeant le retour de leurs enseignants. Alors même que la rentrée aura lieu le 26 septembre prochain, les trois enseignants sont encore détenus à Lomé, tandis que les cinq élèves sont en détention à Dapaong, dans la région septentrionale des Savanes.
Après avoir reconnu que des actes de vandalisme ont été commis, le président du Mouvement Martin Luther King, le Pasteur Edoh Komi, a appelé les autorités à la clémence et souhaite leur libération à l’approche de la rentrée scolaire. Il a soutenu que ces enfants n’avaient pas leur place en prison et qu’y être restés pendant 5 mois était déjà une punition assez dure.
D’autres victimes au Togo s’expriment
Outre ces 8 détenus, les autorités togolaises ont également décidé de licencier 116 enseignants du SET. Une décision que l’organisation de la société civile exhorte le gouvernement à revoir au nom de la cohésion sociale.
Mawouegna Kokou Miwonounyue, le secrétaire général du SET, est parmi les 116 enseignants licenciés. Suite à la grève et à son licenciement, il a dû retourner travailler dans les champs au village afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Lui aussi, en appelle à la clémence du gouvernement qui est le seul à pouvoir remettre en liberté élèves et enseignants détenus, et révoquer le licenciement de ses 115 collègues et lui.
Pour rappel, le SET est un syndicat non reconnu par les autorités togolaise et depuis le début des grèves, les autorités ont refusé toute négociation avec le syndicat. Ce qui rend la situation davantage compliquée puisque les enseignants ne savent pas ce que le gouvernement attend d’eux. Ils comptent sur les médiateurs afin de trouver des solutions et arriver à un apaisement des tensions.
Le Conseil National du Dialogue Social se réunira vendredi à Lomé ; pour le gouvernement, il s’agit d’agir dans un souci d’apaisement afin de préparer une rentrée sereine, apaisée et propice au bon déroulement des activités scolaires et pédagogiques.
Nous avons bon espoir que les choses changent et que les enseignants en plus d’obtenir la libération de leurs collègues et élèves, ainsi que leur réintégration dans la fonction publique, obtiennent ce pour quoi ils ont entamé la grève.