Le Gabon se réjouit de ce que le parlement de l’Union européenne considère désormais le Gaz et le nucléaire comme des énergies durables. La position du pays face à l’exploitation du gaz va être fortement changée dès janvier 2023, date d’entrée en vigueur de l’application de la décision du parlement européen. Toutefois, la dévalorisation de l’euro par rapport au dollar amène à interroger la pertinence de cette opportunité.
« Le Parlement européen vient de trancher. Le gaz et le nucléaire sont désormais considérés comme énergies durables, ce qui ouvre de belles perspectives pour le gaz gabonais dans la production de l’énergie ». Dixit Alain Claude Bilie-By-Nze, ministre gabonais de l’Énergie et des Ressources hydrauliques.
Le Gabon dispose d’une réserve gazière de 100 milliards de M3.
Alain Claude Bilie-By-Nze accueille avec beaucoup d’enthousiasme cette nouvelle au vu du potentiel naturel que regorge le pays en matière de gaz. Selon les données du ministère du pétrole, la réserve gabonaise de gaz est estimée à plus de 100 milliards de m3. Le Gabon entend donc davantage exploiter cette ressource qui se place au cœur des débats sur les rapports entre l’énergie et l’environnement. La décision du parlement de l’Union européenne stipule une grande série d’importation de cette ressource, et comme on peut l’observer, l’Afrique est le nouveau centre commercial de l’union depuis le début de la crise entre la Russie et l’Ukraine.
Désormais considéré comme énergie verte (gaz), l’exploitation gazière pourrait aussi accélérer la transition énergétique et améliorer l’approvisionnement du territoire gabonais en gaz butane, indispensable aux ménages. Par ailleurs, cette exploitation dessine les perspectives d’une substitution du diesel au gaz tant dans le domaine de l’énergie électrique que du transport.
La mise en œuvre de ce plan d’exploitation requiert au Gabon d’importants investissements publics et privés dans les projets de gaz comprimé en mettant en place des centres de conversion au gaz de pétrole liquéfié (GPL) et au gaz naturel comprimé (GNC). ces investissements permettront de convertir les voitures au gaz naturelle, installer des stations de gaz, avance Nila Geasolutions, une entreprise gabonaise de services pétroliers créée en 2014.
Des retombées mitigées pour l’économie gabonaise.
Les conséquences directes de cette exploitation sont nombreuses. L’État pourra grâce à cette loi votée par l’UE diversifier ses recettes principalement portées par le pétrole. il est important de rappeler que le cours du pétrole fait des yo-yo sur le marché des matières premières, ce qui entraîne des incertitudes quant aux retombées positives de sa commercialisation pour le pays.
l’exploitation du pétrole permettra au Gabon d’accroître ses exportations, ce qui aura un effet positif sur sa balance de commerciale et ses réserves de changes du fait de la dépréciation de l’euro sur le marché des devises. Cet avantage sera très vite perdu au vu de la structure des économies africaines en général tournées vers l’importation.
En effet, si la quantité la valeurs des exportations est inférieur à celle des importations, cela signifierait que le pays a davantage sorti de devises car sur le marché international, la plupart des transactions est comptabilisée en dollar. Ceci se justifie également par le fait que les coûts d’achats, d’approvisionnement et de production seront imputées aux différents produits importés ce qui accroîtra leurs prix.
Pour réduire les effets de la hausse de l’euro, il est important pour le pays de promouvoir la transformation locale et la consommation de ses produits à court et moyen termes. Pour des effets plus durables, le Gabon devra mettre en œuvre des plans de diversification de son économie afin d’être résilient face aux chocs extérieurs liés à un secteur en particulier. Il est également important pour la zone CEMAC de repenser son avenir au travers de sa monnaie, une monnaie qui serait sienne tant en termes de production que de valorisation.