Le mouvement anti-français continue à se propager dans les capitales africaines. Cependant le Gabon contrairement aux autres pays de la sous-région a rigoureusement interdit la marche prévue par le FPG.
La marche contre la présence de l’armée française a été interdite par le gouvernement gabonais. En effet, le président du Front patriotique gabonais (FPG), Gérard Ella Nguema, a adressé une lettre à la représentation diplomatique de la France à Libreville, pour annoncer une marche pacifique. La même information avait été adressée au ministre de l’Intérieur pour une autorisation préalable à cette manifestation.
Malgré le fait que le caractère de la marche a été jugé pacifique par les organisateurs, le président du FPG et la société civile, le gouvernement gabonais s’est catégoriquement opposé à cette manifestation initiée pour exiger le départ de l’armée française au Gabon.
Le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha dans une correspondance datée du 10 mai, a interdit cette marche. Une interdiction sans doute liée aux accords de coopération et de défense entre le Gabon et la France.
« Il me plaît de vous rappeler que le Gabon, pays souverain, a ratifié un certain nombre d’accords avec la France, notamment les accords de coopération et de défense. Toute chose dont vous ne saurez-vous arroger la latitude de dénoncer dans le but de mettre à mal les excellents rapports qu’entretient notre pays avec la France », a écrit Lambert Noël Matha.
Le Gabon un pilier de la « France-Afrique »
Du point de vue de l’Analyste politique, Cyr MAKOSSO, le Gabon qui est considéré comme un « un pays pilier de la France-Afrique ne pourrait se laisser contaminer par cette vague de contestation de la présence française sur le continent qui a commencé vous le savez bien en Afrique de l’Ouest, qui se poursuit aujourd’hui RCA et au Tchad ces derniers jours. ». Ce sentiment « anti-français » qui grandit depuis quelques temps des pays africains, semble ne pas être le bienvenu au Gabon.
En effet de tous les pays sous-influence française en Afrique, le Gabon est probablement le plus proche de l’ancienne puissance coloniale. La simple idée d’une marche contre la présence française au Gabon créé l’effroi au sein de la classe politique. Si l’espoir d’une Afrique libérée de l’influence française et de la néo-colonisation se propage partout en Afrique, le Gabon ne fait clairement pas partie des pays sur lesquels il faudra compter à l’heure de la révolte.
Le Front patriotique gabonais a dit avoir pris acte de ce refus qu’il qualifie « d’injuste et de disproportionné ». Le parti d’opposition a promis de saisir dès ce mardi, le Conseil d’État et la Cour constitutionnelle dans le but « d’engager la responsabilité du gouvernement pour faute grave sur le fondement de l’article 1er alinéa 21 qui dit que chaque citoyen a le devoir de défendre la patrie et l’obligation de protéger et de respecter la constitution, les lois et règlements du la République ».