La Guinée vit une des périodes les plus critiques de son histoire. Selon la junte au pouvoir, les dispositions ont été prises afin de rendre justice aux victimes de l’incident du 28 septembre 2009. Treize années plutard, la douleur est identique et les réclamations inchangées. Moussa Dadis Camara inculpé, en 2015, par la justice guinéenne de « complicité de meurtres, de viols et de disparitions forcées » dans le cadre de ce triste événement est en détention depuis quelques jours. Le procès qui a démarré devrait durer plusieurs mois.
Selon les nations unies, dans la répression des manifestations de fidèles de l’opposition, 156 personnes ont perdu la vie au stade de Conakry. Pour réellement tourner la page, les guinéens ont besoin que la lumière soit faite à ce sujet et que les coupables paient. Mohamed Samaké, un sexagénaire guinéen s’exprime : »Les gens parlent partout du procès des événements de 2009. Il y a eu la pagaille… qui a raison qui n’a pas raison, on ne sait pas. Mais si ce procès se passe normalement, je pense que les gens seront contents. Il faut que ça finisse maintenant. »
Le Peuple guinéen a besoin que justice soit rendue
Les actions jusqu’à présent menées par la justice n’ont reconnu la culpabilité que d’une poignée. Si Mohamed Samaké tient des propos sages à ce sujet, une victime de ce drame ne saurait faire preuve d’autant de tact et de recul. Saran Cissé était présente ce « lundi « noir en Guinée : « Je suis une survivante du 28 septembre 2009 et j’attends la vérité, rien que la vérité. 13 ans ce n’est pas 13 jours. (…) Je ne peux même pas exprimer combien de fois je suis contente« .
Plusieurs autres parties sont heureuses de la tournure que prennent les événements. Camara Mohamed, acteur de la société civile parle d’un « ouf de soulagement ». Il estime que « ce procès était attendu depuis 2009 et enfin, les autorités et la justice guinéenne ont pris la décision de vraiment éclairer ce dossier là. C’est une véritable bonne chose. »
Ce procès ne saurait avoir de sens si le président de transition à cette époque ne se présente pas pour répondre des faits. C’est certainement pourquoi il y’a quelques jours, le capitaine Moussa Dadis Camara est rentré à Conokry, pour comme le dit son avocat le maître Antoine Pépé Lamah, pour défendre son « honneur« . Il a depuis mardi été placé en détention ainsi que six de ses coaccusés.
Ce procès s’annonce éprouvant pour le système judiciaire au vu des différents enjeux qui y sont rattachés.