En Afrique du Sud, l’Autorité Nationale des Poursuites (ANP) livre un combat sans merci contre la corruption. Aux dernières nouvelles, elle a épinglé quatre personnes dans une affaire de corruption impliquant la compagnie Transnet. Lundi, des procureurs sud-africains ont annoncé l’arrestation de plusieurs anciens cadres de la société.
Une enquête médiatisée
Transnet est une compagnie publique de transport sud-africaine. Elle possède tous les chemins de fer, ports et pipelines du pays. En d’autres termes, Transnet est l’épine dorsale logistique de l’économie la plus avancée du continent.
Il y a quelques années, l’ANP lançait une enquête très médiatisée, sur la corruption sous le mandat de Zuma. Une enquête qui a conclu à « des délits planifiés de racket » au sein de l’opérateur Transnet pour les Gupta.
Les Gupta sont une famille composée d’hommes d’affaires d’origine indienne, installée en Afrique du Sud en 1993 et reconnu pour avoir des liens très étroits avec Zuma. En début d’année, un rapport très accablant retraçant les faits de corruption en Afrique du Sud sous l’ère Zuma a été publié. Ce rapport décrit la compagnie Transnet comme le « site principal » de la corruption d’Etat. Selon la commission spéciale présidée par le juge Raymond Zondo, des contrats de plusieurs milliards de rands avaient été « attribués de manière irrégulière au profit d’entités liées à la famille Gupta ».
Faites entrer les accusés
Dans un communiqué officiel, l’ANP a déclaré que plusieurs anciens dirigeants de Transnet avaient été arrêtés en accord avec leurs représentants légaux. Lundi dernier, ils ont comparu devant un tribunal de Johannesburg et ont dû débourser la somme de 50 000 rands soit environ 2 900 euros, contre une remise en liberté provisoire.
Parmi les quatre personnes arrêtées par l’ANP se trouvent l’ancien directeur général de la compagnie Brian Molefe et le directeur financier Anoj Singh. Les deux hommes ont été interpellés dans le cadre de cette affaire de corruption de plusieurs millions de dollars.
Interviewé par l’AFP, un porte-parole de l’ANP a confirmé que les hommes font face à des accusations de fraude et d’infraction à la réglementation des finances publiques. Ces accusations sont également liées à une affaire de corruption et de fraude d’une somme de 93 millions de rands, concernant l’achat de plus de 1 000 locomotives en 2015.
Le réseau de corruption de Transnet a pillé plusieurs entreprises publiques, ce qui lui a valu le surnom de « capture de l’État » en Afrique du Sud. L’accusation a déclaré dans un communiqué que ces arrestations étaient une étape cruciale pour demander des comptes à tous ceux qui ont participé ou sont soupçonnés d’avoir été au cœur de la capture de l’État par Transnet.
Molefe et Singh ont reçu une convocation au tribunal le 14 octobre. Leurs avocats ont déclaré qu’ils avaient l’intention de plaider non coupable. Pendant ce temps, le parti de l’opposition l’Alliance démocratique, a fait un communiqué dans lequel il a salué ces arrestations, qualifiées comme un « début de justice ».